Fiche
pédagogique
Texte : Zone
Guillaume Apollinaire
1/Mise en
situation :
Présentation sommaire du poète et de l’œuvre dont est
extrait ce texte.
·
Guillaume Apollinaire est né le 26 août 1880 à
Rome. En 1899, il part pour Paris.
·
Alcools (1913) : constitue
l’œuvre poétique la plus novatrice du début du 20ème siècle.
Apollinaire bouleverse et renouvelle la poésie, épouse l’optimisme du début du
siècle et magnifie les progrès techniques de la civilisation industrielle.
·
« Zone » est le poème d’ouverture du
recueil, écrit en 1912, il rassemble des éléments épars de la vie d’Apollinaire,
et montre comment la poésie, sous la plume du premier apologiste de la peinture
cubiste, a réussi à se libérer du symbolisme. De la même manière que le collage
cubiste fait entrer dans le tableau des éléments concrets, Apollinaire fait
entrer le réel et la vie quotidienne dans la poésie.
Le cubisme :
mouvement artistique de 1909 à 1914 qui rend avec la perspective réaliste et
fragmente les objets en formes géométriques. Exemples : « Nu »,
1907 de George Braque, « Les Demoiselles d’Avignon », 1907 de
Picasso.
Pourquoi le choix du
mot Alcools ?
Alcools : transmet la saveur amère, l’expérience
brûlante d’une vie.
Qu’est-ce que veut
dire zone ?
Zone : étendue de territoire, aire, banlieue
défavorisée.
Zoner : errer, déambuler sans itinéraire défini.
« Zone » évoque une errance du matin, c’est une
remémoration du passé autobiographique du poète.
2/Objectif
général :
Amener les élèves à commenter des prises de position
favorables ou défavorables à l’égard de la modernité.
3/Objectifs spécifiques :
- Amener les élèves à lire et à comprendre un poème en prose.
- Initier les élèves à repérer des procédés d’écriture et à les commenter.
- Faire apprendre aux élèves l’analyse de la disposition typographique d’un poème en prose et des éléments de versification.
4/Déroulement :
- Lecture expressive magistrale + Lecture plurielle.
- On demande aux élèves de commenter la disposition typographique du poème :
Les vers sont-ils de
même longueur ?
Les vers sont séparés
ou rassemblés ?
Est-ce qu’on peut
parler de strophes ?
- On demande aux élèves de dégager l’objet du texte :
De quoi parle le
poème ?
- On invite les élèves à relever le type du texte ainsi que le ton :
Quel est le type qui
domine dans ce poème?
C’est un poème descriptif : Abondance des
adjectifs :(« ancien » V1, « grecque et romaine »
V3, « neuve et propre » V10…).
Quelle est la
tonalité de ce poème ?
Poème lyrique : le poète exprime ses
sentiments (l’espoir, la passion).
- On demande aux élèves d’étudier le système énonciatif dans le texte :
Qui parle dans ce
poème ?
« J’ai vu » (V9), « J’aime » (V17).
A qui s’adresse
t-il ?
« Tu es las » (V1)
« Tu en as
assez » (V3). S’adresse t-il à
lui-même ou à la tour Eiffel ?
« Tu lis »
(V5)
Ø
Mise à distance de lui-même qui dédouble le
je/tu. La dualité des pronoms définit la spécificité énonciative du poème qui
s’incarne en un monologue intérieur.
A quels temps sont
conjugués les verbes ?
(« Es », « bêle »,
« as », « ont », « lis », « chantent », « a »)
les 8 premiers vers : le présent.
(« Ai vu », « ai
oublié », « était ») vers 9 et 10 : le passé composé
et l’imparfait.
(« Passent », « gémit », « aboie », « aime ») du
vers 11 au vers 18 : retour au présent.
Ø
Un monde qui se transforme continuellement, la
réalité reste intangible (intacte).
Pourquoi le poète
opte t-il pour le présent de l’indicatif ?
Le présent crée l’instant même de la perception et donne
l’impression d’une description générale intemporelle valable bien au-delà du
moment concerné.
- Demander aux élèves de dégager les mouvements du texte :
ü
V1 au V4 : le monde moderne opposé au monde
ancien.
ü
V5 au V18 : éloge du quotidien, de la
modernité.
- On demande aux élèves de relever le champ lexical relatif à la modernité (V5 au V18).
Quelle est la prise
de position du poète à l’égard de la modernité? Justifiez votre réponse par des indices textuels : « J’aime
la grâce de cette rue industrielle »V17.
Ø
Représentation de la réalité fragmentaire :
évocation du rythme quotidien de la rue industrielle.
- Amener les élèves à repérer le champ lexical des bruits :
Relevez les mots
relatifs à l’audition?
Champ lexical de l’audition :(« chantent »
V5,
« gémit V13, « aboie »V14, « criaillent »V16).
- Initier les élèves à dégager les procédés d’écriture.
Quelle est la figure
de style qui domine dans ce poème ?
Qu’est-ce qu’une
métaphore ? (elle crée des correspondances inédites, impossible dans
la réalité).
Les images métaphoriques : («Bergère ô tour
Eiffel le troupeau des ponts bêle ce matin »V2, « les
affiches qui chantent »V5, « la sirène y
gémit »V13, « la cloche rageuse y aboie »V14…).
Que symbolise la tour
Eiffel ?
Monument métallique édifié sur le champ-de Mars à Paris en
France par l’ingénieur Gustave Eiffel en 1889, il mesure 334 m de hauteur.
Ø
Le symbole de la modernité.
- On demande aux élèves de commenter le vers 16 et le vers17.
Qu’est-ce que vous
remarquez dans les deux vers 16 et 17 ?
V16 : allitération (répétition de la même consonne)
en/p/, /k/ et /r/.
V17 : assonance (répétition de la même voyelle)
en /è/.
Pourquoi l’emploi de
l’allitération et de l’assonance ?
Créer une sonorité, un rythme, une musicalité.
5/Prolongement :
On peut demander aux élèves d’apprécier le poème :
Commentez la prise de position du poète à l’égard de la
modernité ?
Vous êtes pour la
modernisation ou bien pour la tradition ?
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